
Il marche seul dans une rue enténébrée
Avec pour compagne cette bouteille à moitié vide qu'il porte à sa bouche sans amour
Ce liquide, poison lent, au fil des ans a fait de lui un type décérébré
Il continue de boire, pensant pouvoir atténuer les douleurs du parcours
Il a tout perdu, famille, femme, enfants et dignité
Il titube, flanche et chaque pas posé est un peu plus lourd
Il a oublié cette flamme dans son cœur
Que chaque instant peut être porteur de beauté
Qu'au fond de nous se cache un enfant intérieur
Qu'il ne tient qu'à soi de réinvestir sa royauté
Elle est fatiguée par l'usure du quotidien
Qui se répète et tourne en boucle comme un épisode incessant
Dans lequel interviennent jour après jour les mêmes comédiens
Et rien de ce qui s'y passe n'est vraiment intéressant
Elle a enterré ses rêves bien profond le jour où on lui a dit qu'elle ne serait pas capable
Et depuis lors rien ne l'égaye, sa vie s'efface comme une brume impalpable
Elle a oublié que la vie est mouvement
Que chaque pas en est un de danse lorsqu'on suit sa cadence
Que la nature nous offre ses quatre éléments
Pour nous aider à sortir des prisons subtiles et pourtant si denses
Il trouvait cela cool au moment où il s'est fait recruter
Se trouvait beau et fort arborant, fier, son engin cracheur de mitraille
Mais dans la foulée, la folie guerrière le happa, vint le percuter
Il vit et commis tant d'horreurs qu'à ce jour sa tête déraille
Jamais il n'aurait pu se rendre complice de telles atrocités
Si la psychose meurtrières de sa patrie ne l'y avait pas incité
Il a oublié que tout l'univers est régi par les lois d'Amour
Que l'obéissance à des ordres est synonyme de consentement
Que les causes semées génèrent des effets que l'on récoltera un jour
Que violence infligée n'amène ni joie ni contentement
Elle vient d'accoucher du sixième
Elle les aime comme la prunelle des yeux de la Vie
Mais elle est prise dès sa naissance dans un système
Qui veut qu'une femme enfante, cuisine et serve son mari
Petite, pourtant, elle avait des rêves de voyages
Mais n'a jamais quitté son bled ni découvert de nouveaux paysages
Elle a oublié qu'elle était née libre
Que le respect des traditions est parfois synonyme de barrières qui s'érigent
Qu'à n'emprunter que les chemins que l'on nous dit de suivre
On se coupe de l'essence de vie qu'aucun humain ne dirige
Il écrit des poèmes en tapotant sur son clavier
Regarde sa vie et sens que quelque chose lui manque
Il n'aime ni les impôts, ni les factures, ni travailler
Mais bon, faut bien qu'il alimente un peu son compte en banque
Parfois il a envie de se mettre en boule et hurler
D'obéir à ces voix qui disent « oublie tes rêves et emmure-les »
Il a oublié que les rêves fleurissent quand on n'a pas peur d'eux
Qu'il détient toutes les clés, qu'il n'a plus qu'à les introduire dans les verrous
Que lorsqu'on les accepte, les dons d'la vie sont toujours généreux
Et qu'il peut se laisser porter par les vents sans savoir vers où
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