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Vieil arbre

 

VIEIL ARBRE

 

 

Vieil arbre, plusieurs fois centenaire

D'une petite graine, sans hâte, tu es sorti

Plantant tes frêles racines dans la terre

Tu étais si fragile, petit

Ta vie ne tenait qu'à un fil

Mais les années passèrent en file

Défilant, défiant le temps

Et même si cela paraissait infime

Chaque nouvelle journée ta cime

Se rapprochait du firmament

 

 

Vieil arbre, vieux sage

C'est avec les nuages qu'aujourd'hui tu palabres

Tous ces visages soyeux

Qui planent, qui nagent dans l'éternel azur

Voyageant dans les cieux de la belle bleue

À l'allure des vents qui les poussent

Au bon gré de leurs souffles

Traversant monts, vallées, plaines, océans et brousses

 

 

Vieil arbre, doyen des forêts séculaires

J'ai posé ma paume sur ton tronc

J'ai senti ta lumière furtive tel un éclair

Et par ton regard j'ai eu la vision

D'anciennes époques, d'autres ères, d'autres générations

Naguère les gens avaient pour toi respect, vénération

Mais un beau jour, ils t'oublièrent

Préférant s'entasser dans les grandes agglomérations

S'échinant au travail, aux devoirs, à la production

Pris en tenaille par des obligations

Ployant l'échine, encaissant les coups durs

Les hommes, les femmes désertèrent la nature

 

 

Vieil arbre

J'ai appuyé mon oreille contre ton écorce

J'ai perçu comme un rythme, un battement de cœur

J'ai entendu frémir, subtile mais avec force

La musique des anciens dont la sagesse demeure

Au fond de tes mémoires, en ton sein

Dans tes racines, dans ta sève

Scintille et vit sans fin, sans trêve

La beauté de leurs rêves

 

 

Vieil arbre

Un jour le temps finira par te rattraper

Car sur cette Terre rien ne perdure éternellement

Tu le savais le jour où tu es né

Et serein tu accueilles ce moment

Et si ce jour s'envolent tes dernières feuilles

Comme papillons aux quatre vents

T’attendra de l'autre côté du seuil

Le cortège des ancêtres, en fête, retrouvant leur enfant

 

 

Vieil arbre

Je transporterai par delà les plaines

Les graines de vie que dans mon cœur tu as semé

J'irai faire face à la folie humaine

Afin que ta mémoire puisse s'essaimer

Et, qui sait ? Aucune rêverie n'est vaine

Un jour, peut-être, l'humain saura s'aimer...

 

 

 




Commentaires: 7
  • #7

    Jean Pierre Falciola (jeudi, 31 décembre 2020 18:23)

    très joli quoi de mieux que ce retour vers la nature dans ce monde actuel

  • #6

    Moumouni Soumaila (samedi, 12 décembre 2020 14:58)

    VIEIL ARBRE, très beau poème ! Nous sentons la vie en cet arbre ! Quelle inspiration et qu'elle communion avec l'âme, l'esprit de cette vie qu'incarne la nature ! Grandeur de poète enivré par les délices du monde invisible ! Les Muses vous inspirent davantage !

  • #5

    Rabah (vendredi, 11 décembre 2020 19:23)

    Magnifiques rêveries avec le végétal.

  • #4

    Irene Amat (lundi, 07 décembre 2020 23:44)

    Magnifique

  • #3

    Epervier (mardi, 17 novembre 2020 23:38)

    Un grand vécu, ce vieil arbre.
    amitiés kébécoises,
    André, épervier

  • #2

    Arcane (lundi, 16 novembre 2020 16:26)

    """Vieil arbre
    J'ai appuyé mon oreille contre ton écorce
    J'ai perçu comme un rythme, un battement de cœur
    J'ai entendu frémir, subtile mais avec force
    La musique des anciens dont la sagesse demeure""""

    Plumeauvent, ces arbres il faut savoir les observer et les écouter, Ton éloge leur convient comme chant dans le vent, parlons également des oiseaux de toute espèce qui l'ont adopté et pour notre bonheur les ont enchantés :)

  • #1

    Wawa (lundi, 09 novembre 2020 19:07)

    De beaux passages dans cet hommage aux arbres face à la vie qui passe.
    Ah! S'ils pouvaient parler !
    Mais saurions-nous les écouter ?!
    En tout cas, je vote pour eux... et pour ce texte !